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Un tour vers Bastille

J' ai pris le métro pour Bastille, et en sortant, j'ai vu les quais. Avec les feuilles aux couleurs d'automne, je n'ai pas pu résister. Tant pis, je resterai moins longtemps à la Bastille-même. D'ailleurs, la célèbre prison n'y est plus depuis longtemps.

When I got out of the Métro I saw the quays of the Seine and decided to have a walk there. The trees were brightly colored and it was irresistible. I decided to have a quicker look at Bastille, after the bank. No use to stay long there, the famous prison is no more there.

Vivre sur une péniche sur la Seine a toujours été un de mes rêves. On peut profiter de l'extérieur, on peut bouger, si on le souhaite, profiter du clapotis de la Seine pour se laisser bercer, on vit une vie dans un monde parallèle, un étage plus bas. Préservé de la morosité des passants.

I always dreamt about living on a barge. It's open to the outside, it can sail whenever we feel like it, it's dancing on the water, rocking its inhabitants to sleep. When living on a barge, we're at a different level, lower than usual Parisian life. Preserved from Parisians' sullenness.

Faire le ménage a l'air plus périlleux, mais plus convivial aussi. On peut discuter avec les passants. Je reconnais que les jours pluvieux, il n'y en a pas tant.

 To do housework looks certainly more hazardous, but funnier too. It's possible to discuss with passers-by. I must admit that there are not much of those on rainy days.

C'est plus joli qu'une vue sur les fenêtres du voisin, non ? Avec les reflets dans l'eau des drapeaux, cela prend l'aspect d'un jour de fête dans un tableau de Raoul Dufy. Un 14 juillet, pour rester dans le thème.

Isn't it nicer than a view over the neighbors' window ? With the boats flags reflecting on the water, it looks like a festive day in a Raoul Dufy's painting. A National Day special look.

Du quai, on peut voir la colonne de Juillet qui orne la place de la Bastille.        Here is the July column from the bank.

Il est temps de quitter le quai de l'Arsenal et de remonter vers l'opéra Bastille, le second de Paris, après l'opéra Garnier.

Now it's time for me to walk up to the Bastille Opéra. The oldest being the Opéra Garnier.

 

Il fut construit à l'occasion des 200 ans de la révolution française, en 1989, précisément là où les insurgés parisiens avaient pris d'assaut la prison de la Bastille, le 14 juillet 1789.

A l'origine, cette prison était une forteresse destinée à protéger Paris. Elle a servi entre autres de prison. Voltaire y fut enfermé.

Très peu de temps après la révolution française, elle fut détruite.

It was built on the occasion of the 200th French Revolution birthday. That's here that in 1789 the Revolutionists attacked the prison.

The Bastille prison had first been a fortress protecting Paris. One of its famous hosts, when it had been transformed into a prison, was the French famous author Voltaire.

It has been destroyed not long after the Revolution.

 

La colonne de Juillet fut construite pour rendre hommage aux morts des trois Glorieuses, la révolution de juillet 1830. Elle est divisée en trois parties où sont inscrits les noms de ceux qui avaient perdu la vie pour recouvrer la liberté. Après la révolution de 1848 qui permit de réinstaurer la république, on ajouta les noms de ceux qui y avaient perdu la vie.

Les victimes, environ 700 personnes, reposent sous le monument.

C'est le génie de la liberté, prêt à s'envoler, qui la surplombe. Il tient dans une main une chaine brisée, et dans l'autre le flambeau de la civilisation.

July column was built in homage to people who were killed during the Trois Glorieuses riot, the revolution which took place in July 1830. It has three parts, one for each day, where the names of those who fighted for Freedom is written. After the 1848 revolution which proclamed the 2d Republic, the names of the people who lost their lives were added.

The victims, about 700 people, are lying under the monument.

On top of the column we can see the Freedom Genie. In one hand he carries a broken chain, in the other the torch of Civilization.

Dans les rues qui se trouvent autour de la place, on trouve un vestige des Espaces "autolib", ces voitures électriques que les abonnés pouvaient prendre et garer dans les autres stations d'autolib de Paris, de 2011 à 2018.

On trouve un petit espace de repos couvert muni de petits bancs de pierre. Il n'y en a pas beaucoup de tels dans Paris.

Plus loin, une énorme mosaïque représentant un invader, tiré d'un des premiers jeux d'arcane, et que certains Parisiens jouent à retrouver sur les murs de Paris et à collectionner sur une application dédiée, sur leur smartphone.

Un anachronisme, une des rares stations essences situées dans Paris et pas en extérieur, ressemblant encore aux stations d'il y a cinquante ans...

In the little streets around the square we can see a remain of the "Espaces autolib", where people could get a subscription to the Paris electric cars to rent. It worked from 2011 to 2018 as it proved to be too expensive in the end.

There is a little niche where people can sit for a while, on little stone benches. There are not many of those in Paris.

On Paris walls, as in other Capitals, we can discover mosaics of invaders, after the famous arcade game. Some people collect them, scanning them with a special app on their smartphone. Some make you earn points, others are fake.

An anachronism, a gas station looking like those we had fifty years ago. There are not many gas stations inside the city. Most of them are near Paris portes (doors)...

 

Le magasin de glisse où j'achète et fais entretenir les trottinettes suisses de la famille. Le véhicule non polluant qui procure du plaisir, porte mes sacs (accrochés au guidon) et me préserve des humeurs et attentes des transports en commun.

Here is the sliding shop where I buy my Swiss scooters and have them repaired. It's the most pleasant vehicle (for me), non-polluting, which carries my bags on its handles, and preserves me from waiting and from the gloomy faces of people in public transport.

J'ai découvert une église bien massive, bien grise en ce jour pluvieux. Une boutique de coiffure rock sympathique, mais où je n'ai pas pris rendez-vous, je ne pense pas que la banane m'irait.

Puis un vieux cinéma, le Majestic Bastille, avec sa façade années 30 et ses graffitis. Devant, une armée de nouveaux vélos Vélib' à louer de la capitale.

I saw a new massive church, very gray on this rainy day. A colored Rock hair shop, where I didn't ask for a cut. I wouldn't want to look too rocky myself.

And an old cinema, with its thirties front and its graffiti. In front of it, a row of the new green vélib', the bikes to rent.

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L'accès au langage

J'ai toujours pensé que le langage était ce qui nous liait. Qu'en conséquence, il se devait d'être aussi clair que possible. Apprendre des langues nouvelles et m'apercevoir tout à coup qu'un paragraphe entraperçu ou qu'une phrase entendue à la radio faisait sens pour moi alors que jusque là ils étaient indéchiffrables est un grand bonheur.  Dans mon métier d'enseignante, je me suis toujours efforcée de rendre clairs des concepts, des mots. Il m'est arrivé  fréquemment d'échouer et de lire dans les yeux de mes élèves l'incompréhension. Les enfants sont intransigeants, la flamme n'éclaire leur regard que quand on a trouvé la formule la plus directe, la plus simple, la plus épurée. Mais quelle gratification quand on la tient ! "Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément," écrit Boileau. Aisément, pas tant ! C'est une gymnastique exigeante que de s'exprimer simplement. Nous ne sommes pas coutumiers du fait, nous enjolivons, alourdissons, colorons notre langage en permanence. Parfois pour mieux éclairer notre interlocuteur, parfois pour le séduire, et assez fréquemment pour mieux le perdre ou le tromper.

Quand j'étudiais la littérature j'enrageais déjà. Venue des matières scientifiques, je n'avais pas trempé dans le même bain de langage que mes camarades et il me semblait pédant voire stupide de systématiquement renoncer aux mots usuels pour opter pour des termes synonymes mais inconnus de la majorité des gens. Qu'est-ce qui importait ? Écrire pour être compris de tous ou seulement des initiés ? Pourquoi inventer des termes techniques quand notre langue possède déjà les outils dont nous avons besoin ? Finalement, étudier un texte devient une exercice d'exclusion, une virtuosité inutile, un plaisir de l'entre-soi alors même que le but est d'en éclairer le sens. Quel paradoxe.