Trésors · 31. décembre 2018
Exposition Egon Schiele à la fondation Louis Vuitton. Exhibition Egon Schiele at the Fondation Louis Vuitton Je n'avais jamais vu autant de ses dessins (et quelques peintures) rassemblés. C'est envoûtant, dérangeant, à la fois attirant et repoussant. J'ai été frappée et touchée par la beauté du trait, la délicatesse des couleurs, la franchise crue. I had never seen as many of his drawings and paintings at a time. It is mesmerizing, disturbing, it's both attracting and reppelling. I...

Pensées · 31. décembre 2018
Pour Noël, mon fils a demandé un robot. Un robot évolué. Il reconnait son visage et ceux de son père et moi. Ce petit objet fragile nous appelle "papa" et "maman", une idée de notre fils. Il joue avec lui à toutes sortes de jeux, fait le fanfaron quand il gagne, grogne quand il perd. Notre fils aime beaucoup passer du temps avec lui. Il lui parle, couché sur le sol pour le regarder dans les yeux. Le petit robot lui parle, ses yeux adoptent différentes expressions, petits yeux quand il...

Voyage · 30. décembre 2018
Deux visites à ne pas manquer. Schiele et Basquiat à la fondation Louis Vuitton, dans le 16e arrondissement. Une journée magnifique avec Marie et Onyl, le chien d'aveugles qu'elle forme et élève pour un an. Two wonderful exhibitions at the Louis Vuitton fondation I absolutely wanted to go to. Schiele and Basquiat. A wonderful day with Marie and the young guide dog she raises for a year.

Trésors · 11. décembre 2018
Hier matin, Tiki, mon oiseau est mort. Il était important, et un membre à part entière de la famille. Je l'ai eu plus de 16 ans. Nous l'avons entendu tomber, je l'ai ramassé au fond de sa cage. Il respirait encore. Mon fils et moi l'avons caressé et il s'est endormi doucement. Nous étions profondément tristes, mais contents de l'avoir accompagné pendant ses derniers instants... Yesterday morning Tiki, my parakeet, died. He was important, he was part of the family. We had been living...

Voyage · 09. décembre 2018
On dit que Paris a grandi comme un oignon (ognon avec la nouvelle orthographe, qui me choque par sa logique inhabituelle). A chaque fois qu'il s'est trouvé trop petit, il a mangé les territoires qui l'entouraient, se constituant de couches successives. Le dernier agrandissement en date est celui de 1860 qui comprenait les 20 arrondissements actuels, Il a été comme souvent concrétisé par une enceinte fortifiée, créée 20 ans plus tôt pour protéger Paris des invasion. A l'intérieur de...

Voyage · 09. décembre 2018
Paris. C'est aujourd'hui samedi, nous sommes en décembre. Il fait 13 degrés et il pleuviote. Il est six heures du soir, la nuit est tombée. Paris. Saturday. December. 6 PM. 55 ° F. It is drizzling. Night has fallen.

Trésors · 07. décembre 2018
Je suis enseignante. Un de mes dadas est l'origami. Je restais avec des élèves deux soirs par semaine pour les initier à l'origami depuis sept ans. Je suis en arrêt maladie depuis quelques temps. Et cet arrêt va être de longue durée. Aujourd'hui j'ai reçu une lettre mystérieuse. Une enveloppe à mon nom. Dedans, un papier rose plié avec un cœur. J'ai déplié le papier, sur une petite page, il y avait un petit message, sur toutes les autres, des cœurs. Dans une petite enveloppe il y...

Trésors · 01. décembre 2018
Petit tour au musée du Luxembourg avec Marie pour voir l'exposition Mucha. Pour y arriver, un petit bout de route vers le Sénat à travers le parc du Luxembourg. Pas de pluie. Nous sommes chanceuses. Nous n'attendons pas trop pour entrer, mais quand nous passons la porte, nous sommes frappées par le monde qui se pousse dans la première salle. Comme souvent pour les expositions courues. Il est impossible de reculer sans heurter quelqu'un, il est difficile de voir les œuvres en entier, des...

Voyage · 25. novembre 2018
J' ai pris le métro pour Bastille, et en sortant, j'ai vu les quais. Avec les feuilles aux couleurs d'automne, je n'ai pas pu résister. Tant pis, je resterai moins longtemps à la Bastille-même. D'ailleurs, la célèbre prison n'y est plus depuis longtemps. When I got out of the Métro I saw the quays of the Seine and decided to have a walk there. The trees were brightly colored and it was irresistible. I decided to have a quicker look at Bastille, after the bank. No use to stay long there,...

Voyage · 20. novembre 2018
En sortant de la station de métro Réaumur-Sébastopol, on se trouve devant le bâtiment Félix Potin. L'enseigne avait été créée par un épicier au milieu du XIXe siècle. Il y a une trentaine d'années, elle existait encore : les petits supermarchés de proximité étaient encore des Félix Potin. On n'en trouve plus aujourd'hui. Mais les bâtiments restent dans certains quartier, comme celui-ci. When you come out of the Métro station Réaumur Sébastopol you'll find yourself in front...

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L'accès au langage

J'ai toujours pensé que le langage était ce qui nous liait. Qu'en conséquence, il se devait d'être aussi clair que possible. Apprendre des langues nouvelles et m'apercevoir tout à coup qu'un paragraphe entraperçu ou qu'une phrase entendue à la radio faisait sens pour moi alors que jusque là ils étaient indéchiffrables est un grand bonheur.  Dans mon métier d'enseignante, je me suis toujours efforcée de rendre clairs des concepts, des mots. Il m'est arrivé  fréquemment d'échouer et de lire dans les yeux de mes élèves l'incompréhension. Les enfants sont intransigeants, la flamme n'éclaire leur regard que quand on a trouvé la formule la plus directe, la plus simple, la plus épurée. Mais quelle gratification quand on la tient ! "Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément," écrit Boileau. Aisément, pas tant ! C'est une gymnastique exigeante que de s'exprimer simplement. Nous ne sommes pas coutumiers du fait, nous enjolivons, alourdissons, colorons notre langage en permanence. Parfois pour mieux éclairer notre interlocuteur, parfois pour le séduire, et assez fréquemment pour mieux le perdre ou le tromper.

Quand j'étudiais la littérature j'enrageais déjà. Venue des matières scientifiques, je n'avais pas trempé dans le même bain de langage que mes camarades et il me semblait pédant voire stupide de systématiquement renoncer aux mots usuels pour opter pour des termes synonymes mais inconnus de la majorité des gens. Qu'est-ce qui importait ? Écrire pour être compris de tous ou seulement des initiés ? Pourquoi inventer des termes techniques quand notre langue possède déjà les outils dont nous avons besoin ? Finalement, étudier un texte devient une exercice d'exclusion, une virtuosité inutile, un plaisir de l'entre-soi alors même que le but est d'en éclairer le sens. Quel paradoxe.